mardi 22 janvier 2013

"Summits of my life - A fine line"

On ne s'improvise pas critique de films comme ça, parce qu'on a envie. Je trouve l'exercice finallement périlleux une fois qu'on est derrière le clavier car il va falloir trouver quelques chose de pertinent à dire.
De plus, en émettant une critique on s'expose aussi forcément à celle-ci ... pas simple. Mais le but de ce blog était aussi là pour avoir l'opportunité de donner mon avis sur autre chose que de ma paire de baskets.

Donc voilà, je me lance: ce week-end j'ai pu regarder le premier film de Kilian Jornet : "A Fine Line".


Pour vous résumer un peu l'histoire, ce film retrace la première partie d'une liste de défis que s'est imposé Kilian lui-même, à savoir deux traversées du massif du Mont-Blanc (de l'est à l'ouest, puis du nord au sud) pour cette année avant de s'attaquer par la suite à des challenges de plus en plus costaud, histoire de terminer son aventure par l'Everest et ce à chaque fois en tentant de battre les records déjà établis.





















liste détaillée des défis ici


Mais qui est Kilian Jornet ?
Voici bien une question à laquelle on aurait aimé avoir un semblant de réponse dans ce film et j'avoue que je suis resté un peu sur ma faim à ce sujet. Peut-être est-ce la volonté même de Kilian qui donne l'impression de ne pas tellement aimé être trop dans la lumière. Mais alors pourquoi avoir accepté de faire ce film ?
Présentation succinct de son enfance, léger témoinagne de sa mère et de sa soeur, vous n'en saurez pas plus. Pour découvrir le personnage, il faudra fouiller un peu sur le net, et là, attention les yeux...
A 25 ans, ce sportif espagnol possède un palmarès déjà long comme un jour sans fin. Ses lettres de noblesses ont été acquises à coup de records dans de nombreuses épreuves trail telles que l'UTMB (3 fois vainqueur, record de l'épreuve), le GR20, le Tahoe Rim Trail, Grand Raid de la Réunion mais aussi en ski-alpinisme avec la Pierra Menta ou la Patrouille des Glaciers pour ne citer que les plus connues.
Ce garçon est exceptionnel ! Tout le monde s'accorde à le dire et loue sa grande polyvalence technique et son immense capacité de récupération lui permettant d'enchaîner et de remporter en un même week-end un kilomètre vertical à Chamonix (36'07'' le 29 juin) et le Marathon du Mont-Blanc le surlendemain (3:38'24'' le 1er juillet 2012).





Autant vous dire que le film part à 100 à l'heure et qu'on embarque dans l'aventure tout de suite avec des images léchées et des plans à vous couper le souffle. Pour les amoureux de la montagne, prévoyez une petite serviette pour essuyer le filet de bave qui va inexorablement s'échapper de votre bouche au fur et à mesure que le film avance.
La photo est magnifique et le caméraman a su saisir l'instant au plus près pour nous faire partager des panoramas et des instant magiques ... on s'y croirait vraiment et au terme des 55 minutes de visionnage, vous n'aurez qu'une envie: chaussez vos Salomon S-Lab et allez courir dans le dénivelé et la poudreuse.





Voici la première traversée (Massif des Aravis) :



Kilian court tout le temps, par tous les temps. On en viendrait à croire qu'il est atteint du syndrome "Forrest Gump". Cours Kilian, cours !!!
Kilian va vite, très vite. Son compagnon d'aventure ira même à dire que "quand j'ai l'impresion d'être à fond et de courir vite, je me retourne et je vois Kilian marcher ..."
Son film est tout à son image, il va vite aussi. Un peu trop vite parfois et l'impression de regarder un film décousu, sans script ni réelle trame de fond prédomine souvent. On passe d'un sommet à un autre, du trail à l'alpinisme, du hobbie du dessin à l'entrainement intense un peu trop rapidement. Du coup on perd un peu le fil et on ne sait plus trop où on en est. On se raccroche aux paysages, à la souffrance de l'athlète, à son bonheur aussi ... fugace ... car Kilian est déjà reparti. Sa tartine de Nutella engloutie, le voici déjà sur l'autre versant ... étourdissant Kilian.
Le film se termine sur la dernière traversée, en solitaire ...  magnifique (avec un chrono ahurissant) avant de revenir sur le décès de son compagnon de cordée lors de cette aventure, Stéphane Brosse.


Alpiniste aguerri, multiple champion du monde, son talent et son expérience ne lui suffiront pas à éviter la rupture d'une corniche sous les yeux de Kilian.
On le sent très affecté par cet accident (qui ne le serait pas ?) et du coup nous épilogue le film sur sa raison de vivre, sur ce qui le pousse à se dépasser encore et toujours, et de continuer malgrè "la fine limite" entre la vie et la mort, la souffrance et le bonheur ... touchant, limite mystique.

En conclusion je vous recommande bien sûr le visionnage de ce film, ne serait-ce que pour connaître un peu et découvrir un athlète hors-norme (et le terme n'est pas galvaudé pour une fois). Vous serez emportés pendant près d'une heure dans un décor magique avec un héro des temps moderne, relatant des valeurs qu'on veut bien lui croire sincères : intègrité, humilité, simplicité ...
Comme tout héro qui se respecte, Kilian garde une grande part de mystère qu'on aurait aimé percer un peu après avoir vu ce film.

Pourquoi ?

Comment ?

Jusqu'où ?

Ou alors, c'est juste du suspens-buzz-marketing pour mieux nous vendre son prochain film ?

Quoiqu'il en soit, moi j'applaudis des deux mains et souhaite à Kilian pour la suite de son aventure la réussite, la chance et les réponses à toutes ses questions.



Voici le lien où vous pouvez acheter / télécharger le film :


ainsi que la bande-annonce officielle :



Enjoy !

Alors, pour une première critique je m'en sors pas trop mal ?





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